Nicolas : Je trouve ça intéressant dans l’épaisseur ! Le fait que ce soit pas une simple surface.
Juliette : Oui moi aussi, la fine présence dans l’espace et son jeu avec l’air, la vibration des strates.
N : En même temps cette régularité clinique apporte quelque chose d’intéressant, d’organique presque de l’ordre de la cellule. Enfin de structures macro.
J : Oui c’est vrai le rapprochement a la cellule. Je pense que c’est bien qu’on creuse la dessus au niveau structurel.
N : J’aime assez l’idée d’un objet sans bords clairement définis. Du net au flou, du défini à l’Indefini. Les frontières entre l’intérieur et l’extérieur de «l’objet» seraient difficilement définissables. Jouer avec le vide. Des objets sans bords.
C'est aussi penser la forme d'un lieu-limite; une frontière peut être un lieu (de passage, de mouvement, de transition(s), de vie. Une limite-lieu. Un espace-frontière.
Échafauder une structure, construire en échafaudant. L’idée d'échafauder induit une construction «petit à petit», une «prolifération» que je trouve intéressante ! Et qui rejoint l’idée de l’objet sans bords: un objet que l’on peut développer ou réduire en y ajoutant ou retirant des parties.
J : J’aime énormément cette interprétation structurelle par l’échafaudage, des notions plus abstraites de lieu-limite, cette perméabilité entre frontière et espace, à laquelle je suis sensible et que je partage.
Pour moi, ces notions qui font référence à l’interstice, et l’espace possible qu’il représente, appellent une sensation : l’interstice est là où ça circule, là où ça s’arrête mais où ça se touche, c’est flou, c’est fin, c’est peut être mobile. C’est peut être un léger effet de vent et c’est poreux. J’aimerai en offrir quelque chose de tactile, de sensuel. Qu’est ce que ce serait de ressentir l’interstice ? Quelle sensation physique... De façon différente que ta réflexion sur l’échafaudage, c’est une autre piste , une autre pensée. Il faut que j’y réfléchisse plus. Et je pense que nous pouvons continuer à nous envoyer des bouts de pensées.
Bon voyage.
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Dans une société où nos modes de vie appellent à plus de flexibilité et de fluidité, nous questionnons la pertinence d’une architecture rigide qui n’a que peu évoluée au cours des derniers siècles.
A l’intersection du textile et du mobilier, Mirage est un dispositif de paroi souple proposant une réponse légère à l’espace habité. Un geste simple, intuitif et ludique dirige l’ouverture ou la fermeture de la surface textile et module ainsi l’intimité d’un espace à un autre. Nous avons souhaité rapporter l’architecture à l’échelle du mobilier et du corps, faire de cette interaction une expérience sensible : apprivoiser son territoire d’un mouvement de la main.
Le tissage entre des bandes de tissus et deux tubes de structure génère un mécanisme simple à l’origine de l’identité de l’objet. L’imprimé dégradé, inspiré de l’évolution des couleurs du ciel au fil de la journée, provoque une sensation étonnante lorsque l’objet est actionné : les pleins se font vides, recto et verso s’échangent, les couleurs évoluent. Mirage permet ainsi d’influer sur l’atmosphère du lieu, tout en y apportant des proposition fonctionnelles de partition de l'espace.
En collaboration avec Juliette Le Goff, designer textile, 2017.
Mirage a reçu le label de l’Observeur du design 2018 par l’APCI.
Edition It's Great Design.








